- 14 Novembre 2016
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- Lyon
Je ne connais pas ce monsieur, mais ce message poste sur Facebook me parait intéressant.
Hier, jeudi 24 novembre 2017, il y a eu une mobilisation de chauffeurs VTC un peu partout en France, dont une à Marseille devant la Préfecture des Bouches-du-Rhône.
On n'a pas tout compris mais il s'agirait de chauffeurs indépendants qui revendiquent :
-de se partager à partir du 1er janvier 2018 la clientèle des plateformes uniquement entre VTC puisque la loi Grandguillaume interdira dans les zones du PDU de + de 100 000 habitants l'activité en tant que LOTI
-d'être dépendants des plateformes à un prix minimum
-d'instaurer un quota d'heures maximum de conduite pour ces chauffeurs UBER...pardon VTC.
En fait, ils veulent que l'état réglemente comme chez les taxis.
J'ironise volontiers car je sais que l'attention sera portée sur le segment de la relation des chauffeurs VTC envers les plateformes que je théâtralise ci dessus.
Mais, jusqu'à preuve du contraire, les prix ne sont-ils pas libres dans le VTC ?
Un examen n'est-il pas mis en place pour garantir l'accès à cette profession réglementée?
Les chauffeurs ne sont-ils pas indépendants et ont ils bien le choix avant de se lancer dans le grand bain de l’entrepreneuriat?
Peuvent-ils décider de travailler avec un opérateur avant de se retrouver en état de détresse financière?
Des formations à la chambre des métiers ne sont-elles pas prodiguées pour les néo entrepreneurs pour leur inculquer les bases de la gestion financière d'une entreprise, sans oublier la formation VTC, qui débouche sur un examen cela dit au passage?
Un VTC ne se distingue-t-il pas d'emblée par la qualité de service fournie aux usagers?
Et, par dessus tout, un VTC n'est-il pas censé travailler uniquement sur réservation?
Les plateformes de mise en relation, Uber en tête, depuis qu'elles sont arrivées, ont utilisé le modèle économique de la sous-traitance déguisée, sans pour autant le clarifier contractuellement car cela les obligerait à un garantir un minimum de chiffre d'affaires vis avis des chauffeurs qu'ils exploitent pour dégager leurs marges, appelées communément "frais de services".
Pour autant, la frontière est mince entre sous traitance et salariat, car les chauffeurs, via leur statut d'indépendant, réclament des droits à ces opérateurs comme s'il s'agissait de leur employeur.
Il réclament des prix minimum, une couverture sociale, un temps de travail, etc...et se retrouvent même à faire grève, en faisant pendre l'épée de Damoclès de la déconnexion si l'opérateur ne donnait pas satisfaction à leurs revendications.
Tout cela est entretenu par l'opérateur lui-même qui les traite comme ses employés, pour ne pas dire ses esclaves, car il les recrute, leur donne des directives, puis les vire sans ménagement s'ils ne rentrent pas dans le cadre de leur "business model", sans les contraintes liées aux ruptures de contrats régies par le code du travail français.
La qualité fournie aux usagers s'en retrouve bien souvent impactée car le chauffeur n'envisage pas de fournir des efforts pour un manque de considération manifeste aussi bien de la part des plateformes mais aussi des usagers clients de ces dernières.
Il faut préciser cependant qu'un aspect important du code des transports est bafoué sans relâche : La maraude sur la voie publique, en attente de commande de clients des plateformes.
Aujourd’hui, si je suis chauffeur VTC indépendant, je ne dois pas faire le même métier que les manifestants qui revendiquent la becquée qu'on leur tend la bouche ouverte.
Si, grace à la loi Grandguillaume et son application avant la fin de l'année 2017, dans le nid, les oisillons les plus forts ont réussi à éjecter les LOTI, plus faibles, hors du nid pour que maman oiseau leur serve leur repas directement dans la bouche, composé de clients des plateformes non prêts à payer un juste prix, il est temps que les chauffeurs comprennent qu'ils doivent vite apprendre à voler de leurs propres ailes pour aller chasser eux-mêmes de plus grosses proies, plus consistantes (clients professionnels, entreprises, etc...) qui leur permettront de garantir la pérennité de leur affaire.
La débauche d'énergie déployée à jacasser pour débiter des incohérences grosses comme la cylindrée de leur véhicule devrait se changer en une dynamique autour d'un groupement capable de négocier avec de grands groupes qui ont des besoins en mobilité, pour permettre à ces chauffeurs de prendre conscience de leur seuil de rentabilité et de développer la marge à appliquer, avec une mise en place de prix libres pour des transports de qualité, sans le concours de l'état, pour réellement travailler sur réservation avec des plannings et des parcours cohérents qui ne pourront qu'améliorer leur productivité en fonction de leur temps de présence sur le terrain.
Les plateformes ne devront servir que de bouche-trous pour les temps à vide entre deux réservations, si vraiment les chauffeurs ressentent le besoin d'améliorer leur productivité, si il reste cependant des clients masochistes qui souhaitent toujours adopter les services des plateformes.
Ces mêmes chauffeurs peuvent également déployer des efforts pour convertir ces clients de plateformes à leurs politiques tarifaires pour n'avoir à partager avec personne leur CA mais à un prix clairement annoncé supérieur au préalable.
Si le client habitué aux plateformes n'est pas prêt à payer le juste prix d'une prestation de transport de qualité sur réservation, que ce client reste sur les plateformes.
Beaucoup diront qu'ils ne savent pas prospecter, qu'ils n'arrivent pas à vendre plus cher que les plateformes multinationales ou d'autres obscures bonnes raisons.
Pouvez-vous me dire que si un cuisinier ouvre un restaurant, ne doit-il pas savoir cuisiner?
Si une pizzeria s'ouvre pour faire de la livraison à domicile, doit-elle compter sur les plateformes ALLO RESTO, Pizza-fr, et compagnie pour se faire sa clientèle ou doit-elle avoir sa propre stratégie commerciale pour n'avoir à partager avec personne?
On ne naît pas patron d'une entreprise VTC, on le devient. Et si on a du mal à se coordonner seul, on s'entoure de partenaires de confiance pour former un réseau, ne serait-ce que de quelques chauffeurs pour faire face à la demande de qualité.
Oui! Au départ, c'est difficile quand on n'a pas de clients et on est un peu obligé de faire de la plateforme, mais il faut s'en défaire progressivement au fur et à mesure que l'on convertit la part de son CA privé pour qu'elle devienne plus importante.
De par cette lettre ouverte, je déclare en mon nom personnel et en tant que chauffeur VTC que je ne me reconnais pas dans ces actions menées un peu partout car je demeure libre, indépendant de par mon statut juridique, ma politique tarifaire, mes heures de travail pour développer mon entreprise et mes choix de collaboration.
Je ne me sens pas concerné par un quelconque prix minimum puisque ceux que je pratique sont de facto supérieurs à ceux des plateformes de mise en relation.
De même, je ne souhaite pas qu'on m’empêche d'assurer les réservations de mes clients privés sur une large amplitude horaire sous prétexte de sauvegarde de la sécurité, car la productivité n'est pas la même que l'on travaille ou pas sur les plateformes.
Il est plus judicieux d'instaurer un nombre d'heures maximal de connexion aux plateformes, cela obligerait les chauffeurs à chercher leur clientèle privée.
Il est temps aussi que les organes de contrôle et de répression (BRS, DDPP) se penche sur le problème de la maraude, car le fond du problème de la relation entre les chauffeurs et les plateformes demeure en la capacité d'accepter autant de courses que possible sur la voie publique , qui est le droit exclusif des taxis.
Je prends position non pas pour diviser dans les rangs des instigateurs de ces mouvements, mais pour tenter d'éveiller les consciences sur un autre modèle de considération de notre profession, qui demeure possible si on réfléchit à l'ensemble des points que j'ai évoqués.
Voici donc la synthèse de ces points que je soulèverai lors de la prochaine commission locale consultative sur le transport particulier de personnes à la préfecture des Bouches-du-Rhône.
Rafik Chahbi
President de la Fédération des Exploitants VTC de Marseille et de la Région PACA
fevtcpaca@gmail.com
Hier, jeudi 24 novembre 2017, il y a eu une mobilisation de chauffeurs VTC un peu partout en France, dont une à Marseille devant la Préfecture des Bouches-du-Rhône.
On n'a pas tout compris mais il s'agirait de chauffeurs indépendants qui revendiquent :
-de se partager à partir du 1er janvier 2018 la clientèle des plateformes uniquement entre VTC puisque la loi Grandguillaume interdira dans les zones du PDU de + de 100 000 habitants l'activité en tant que LOTI
-d'être dépendants des plateformes à un prix minimum
-d'instaurer un quota d'heures maximum de conduite pour ces chauffeurs UBER...pardon VTC.
En fait, ils veulent que l'état réglemente comme chez les taxis.
J'ironise volontiers car je sais que l'attention sera portée sur le segment de la relation des chauffeurs VTC envers les plateformes que je théâtralise ci dessus.
Mais, jusqu'à preuve du contraire, les prix ne sont-ils pas libres dans le VTC ?
Un examen n'est-il pas mis en place pour garantir l'accès à cette profession réglementée?
Les chauffeurs ne sont-ils pas indépendants et ont ils bien le choix avant de se lancer dans le grand bain de l’entrepreneuriat?
Peuvent-ils décider de travailler avec un opérateur avant de se retrouver en état de détresse financière?
Des formations à la chambre des métiers ne sont-elles pas prodiguées pour les néo entrepreneurs pour leur inculquer les bases de la gestion financière d'une entreprise, sans oublier la formation VTC, qui débouche sur un examen cela dit au passage?
Un VTC ne se distingue-t-il pas d'emblée par la qualité de service fournie aux usagers?
Et, par dessus tout, un VTC n'est-il pas censé travailler uniquement sur réservation?
Les plateformes de mise en relation, Uber en tête, depuis qu'elles sont arrivées, ont utilisé le modèle économique de la sous-traitance déguisée, sans pour autant le clarifier contractuellement car cela les obligerait à un garantir un minimum de chiffre d'affaires vis avis des chauffeurs qu'ils exploitent pour dégager leurs marges, appelées communément "frais de services".
Pour autant, la frontière est mince entre sous traitance et salariat, car les chauffeurs, via leur statut d'indépendant, réclament des droits à ces opérateurs comme s'il s'agissait de leur employeur.
Il réclament des prix minimum, une couverture sociale, un temps de travail, etc...et se retrouvent même à faire grève, en faisant pendre l'épée de Damoclès de la déconnexion si l'opérateur ne donnait pas satisfaction à leurs revendications.
Tout cela est entretenu par l'opérateur lui-même qui les traite comme ses employés, pour ne pas dire ses esclaves, car il les recrute, leur donne des directives, puis les vire sans ménagement s'ils ne rentrent pas dans le cadre de leur "business model", sans les contraintes liées aux ruptures de contrats régies par le code du travail français.
La qualité fournie aux usagers s'en retrouve bien souvent impactée car le chauffeur n'envisage pas de fournir des efforts pour un manque de considération manifeste aussi bien de la part des plateformes mais aussi des usagers clients de ces dernières.
Il faut préciser cependant qu'un aspect important du code des transports est bafoué sans relâche : La maraude sur la voie publique, en attente de commande de clients des plateformes.
Aujourd’hui, si je suis chauffeur VTC indépendant, je ne dois pas faire le même métier que les manifestants qui revendiquent la becquée qu'on leur tend la bouche ouverte.
Si, grace à la loi Grandguillaume et son application avant la fin de l'année 2017, dans le nid, les oisillons les plus forts ont réussi à éjecter les LOTI, plus faibles, hors du nid pour que maman oiseau leur serve leur repas directement dans la bouche, composé de clients des plateformes non prêts à payer un juste prix, il est temps que les chauffeurs comprennent qu'ils doivent vite apprendre à voler de leurs propres ailes pour aller chasser eux-mêmes de plus grosses proies, plus consistantes (clients professionnels, entreprises, etc...) qui leur permettront de garantir la pérennité de leur affaire.
La débauche d'énergie déployée à jacasser pour débiter des incohérences grosses comme la cylindrée de leur véhicule devrait se changer en une dynamique autour d'un groupement capable de négocier avec de grands groupes qui ont des besoins en mobilité, pour permettre à ces chauffeurs de prendre conscience de leur seuil de rentabilité et de développer la marge à appliquer, avec une mise en place de prix libres pour des transports de qualité, sans le concours de l'état, pour réellement travailler sur réservation avec des plannings et des parcours cohérents qui ne pourront qu'améliorer leur productivité en fonction de leur temps de présence sur le terrain.
Les plateformes ne devront servir que de bouche-trous pour les temps à vide entre deux réservations, si vraiment les chauffeurs ressentent le besoin d'améliorer leur productivité, si il reste cependant des clients masochistes qui souhaitent toujours adopter les services des plateformes.
Ces mêmes chauffeurs peuvent également déployer des efforts pour convertir ces clients de plateformes à leurs politiques tarifaires pour n'avoir à partager avec personne leur CA mais à un prix clairement annoncé supérieur au préalable.
Si le client habitué aux plateformes n'est pas prêt à payer le juste prix d'une prestation de transport de qualité sur réservation, que ce client reste sur les plateformes.
Beaucoup diront qu'ils ne savent pas prospecter, qu'ils n'arrivent pas à vendre plus cher que les plateformes multinationales ou d'autres obscures bonnes raisons.
Pouvez-vous me dire que si un cuisinier ouvre un restaurant, ne doit-il pas savoir cuisiner?
Si une pizzeria s'ouvre pour faire de la livraison à domicile, doit-elle compter sur les plateformes ALLO RESTO, Pizza-fr, et compagnie pour se faire sa clientèle ou doit-elle avoir sa propre stratégie commerciale pour n'avoir à partager avec personne?
On ne naît pas patron d'une entreprise VTC, on le devient. Et si on a du mal à se coordonner seul, on s'entoure de partenaires de confiance pour former un réseau, ne serait-ce que de quelques chauffeurs pour faire face à la demande de qualité.
Oui! Au départ, c'est difficile quand on n'a pas de clients et on est un peu obligé de faire de la plateforme, mais il faut s'en défaire progressivement au fur et à mesure que l'on convertit la part de son CA privé pour qu'elle devienne plus importante.
De par cette lettre ouverte, je déclare en mon nom personnel et en tant que chauffeur VTC que je ne me reconnais pas dans ces actions menées un peu partout car je demeure libre, indépendant de par mon statut juridique, ma politique tarifaire, mes heures de travail pour développer mon entreprise et mes choix de collaboration.
Je ne me sens pas concerné par un quelconque prix minimum puisque ceux que je pratique sont de facto supérieurs à ceux des plateformes de mise en relation.
De même, je ne souhaite pas qu'on m’empêche d'assurer les réservations de mes clients privés sur une large amplitude horaire sous prétexte de sauvegarde de la sécurité, car la productivité n'est pas la même que l'on travaille ou pas sur les plateformes.
Il est plus judicieux d'instaurer un nombre d'heures maximal de connexion aux plateformes, cela obligerait les chauffeurs à chercher leur clientèle privée.
Il est temps aussi que les organes de contrôle et de répression (BRS, DDPP) se penche sur le problème de la maraude, car le fond du problème de la relation entre les chauffeurs et les plateformes demeure en la capacité d'accepter autant de courses que possible sur la voie publique , qui est le droit exclusif des taxis.
Je prends position non pas pour diviser dans les rangs des instigateurs de ces mouvements, mais pour tenter d'éveiller les consciences sur un autre modèle de considération de notre profession, qui demeure possible si on réfléchit à l'ensemble des points que j'ai évoqués.
Voici donc la synthèse de ces points que je soulèverai lors de la prochaine commission locale consultative sur le transport particulier de personnes à la préfecture des Bouches-du-Rhône.
Rafik Chahbi
President de la Fédération des Exploitants VTC de Marseille et de la Région PACA
fevtcpaca@gmail.com