- 13 Avril 2018
- 46
- 16
- Localité
- Paris
Lille Un chauffeur de VTC « laissé pour mort » par ses passagers
Dans la nuit de lundi à mardi, quatre jeunes gens sollicitent une voiture de tourisme avec chauffeur. La course finit par tourner à l’aigre. Trois passagers s’en prennent très rudement au pilote. Et passent de l’habitacle au box des prévenus.
Il a le nez gonflé, le visage tuméfié. Ce presque quadragénaire, ancien agent immobilier, n’est pourtant pas frêle. De grande taille, ce Lillois est tout aussi large d’épaules. Au moment de se lever, ou même de se rasseoir, ce chauffeur de VTC grimace. Avant et après l’audience, une jeune femme le réconforte en lui tenant les mains. Dans la nuit de lundi à mardi, un peu avant 3 heures, il est sollicité via l’application Heetch. Des passagers l’attendent rue Montaigne, à Loos. Là-bas, Fethi O. embarque quatre jeunes gens. « Eux m’annoncent vouloir se rendre à Lille-Sud pour revenir dans la foulée à leur point de départ, décrit le pilote. Je leur explique que cela leur coûtera sept euros à chaque fois. » À l’entendre, tout est net. Les clients paieront. La pause entre les deux trajets sera de très courte durée.
Violences inouïes
Arrivés à Lille-Sud, les quatre clients, très jeunes majeurs tous originaires de région parisienne, veulent descendre. « Je demande à l’un d’eux de rester, précise Fethi O. au président Jean-Michel Faure. Pour être sûr d’être payé. » Les autres partent, tardent. « Cela m’a fait rater une course, se plaint de nouveau le chauffeur devant les juges. J’ai demandé au garçon resté avec moi de me payer et de descendre. Il n’aurait eu aucun problème à appeler une autre voiture Heetch. » Finalement, les autres reviennent, se réinstallent. Que s’est-il passé sur le chemin du retour ? Le ton monte. « Je leur ai demandé de ne pas me payer et de descendre, assure le Lillois. Qu’on en reste là ! »
« C’est lui qui a mis le premier coup, assure pourtant l’un de ses adversaires. Il a voulu sortir mon copain de force. » « Il nous mettait des coups de pieds, renchérit un autre. Il nous chassait. » L’explication s’achève en séance de tabassage en règle. À trois contre un. Sur le bitume, Fethi O. a droit à des coups de pied, de poing… Sur sa peau, un médecin légiste remarquera ce qui peut être « une marque de semelle de basket ». La victime décrit des « violences inouïes ». « Ils m’ont laissé pour mort, conclut le Lillois. Je suis traumatisé. »
Sanction : dix mois de prison, dont cinq avec sursis, pour Mamadou Dembele et Sirnia Fade, aux casiers judiciaires vierges jusqu’ici. Et 14 mois de détention, dont 6 de révocation de sursis, pour Steven Sidibe, immédiatement incarcéré. Tous sont interdits de séjour dans le Nord pendant deux ans.
Lille - Un chauffeur de VTC « laissé pour mort » par ses passagers
Dans la nuit de lundi à mardi, quatre jeunes gens sollicitent une voiture de tourisme avec chauffeur. La course finit par tourner à l’aigre. Trois passagers s’en prennent très rudement au pilote. Et passent de l’habitacle au box des prévenus.
Il a le nez gonflé, le visage tuméfié. Ce presque quadragénaire, ancien agent immobilier, n’est pourtant pas frêle. De grande taille, ce Lillois est tout aussi large d’épaules. Au moment de se lever, ou même de se rasseoir, ce chauffeur de VTC grimace. Avant et après l’audience, une jeune femme le réconforte en lui tenant les mains. Dans la nuit de lundi à mardi, un peu avant 3 heures, il est sollicité via l’application Heetch. Des passagers l’attendent rue Montaigne, à Loos. Là-bas, Fethi O. embarque quatre jeunes gens. « Eux m’annoncent vouloir se rendre à Lille-Sud pour revenir dans la foulée à leur point de départ, décrit le pilote. Je leur explique que cela leur coûtera sept euros à chaque fois. » À l’entendre, tout est net. Les clients paieront. La pause entre les deux trajets sera de très courte durée.
Violences inouïes
Arrivés à Lille-Sud, les quatre clients, très jeunes majeurs tous originaires de région parisienne, veulent descendre. « Je demande à l’un d’eux de rester, précise Fethi O. au président Jean-Michel Faure. Pour être sûr d’être payé. » Les autres partent, tardent. « Cela m’a fait rater une course, se plaint de nouveau le chauffeur devant les juges. J’ai demandé au garçon resté avec moi de me payer et de descendre. Il n’aurait eu aucun problème à appeler une autre voiture Heetch. » Finalement, les autres reviennent, se réinstallent. Que s’est-il passé sur le chemin du retour ? Le ton monte. « Je leur ai demandé de ne pas me payer et de descendre, assure le Lillois. Qu’on en reste là ! »
« C’est lui qui a mis le premier coup, assure pourtant l’un de ses adversaires. Il a voulu sortir mon copain de force. » « Il nous mettait des coups de pieds, renchérit un autre. Il nous chassait. » L’explication s’achève en séance de tabassage en règle. À trois contre un. Sur le bitume, Fethi O. a droit à des coups de pied, de poing… Sur sa peau, un médecin légiste remarquera ce qui peut être « une marque de semelle de basket ». La victime décrit des « violences inouïes ». « Ils m’ont laissé pour mort, conclut le Lillois. Je suis traumatisé. »
Sanction : dix mois de prison, dont cinq avec sursis, pour Mamadou Dembele et Sirnia Fade, aux casiers judiciaires vierges jusqu’ici. Et 14 mois de détention, dont 6 de révocation de sursis, pour Steven Sidibe, immédiatement incarcéré. Tous sont interdits de séjour dans le Nord pendant deux ans.
Lille - Un chauffeur de VTC « laissé pour mort » par ses passagers
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