La fraude était indétectable lors des contrôles de police, les VTC possédant un simple macaron.
PHOTOPQR/ « LA PROVENCE »/NICOLAS VALLAURI
Un millier de chauffeurs de VTC auraient bénéficié de fausses cartes professionnelles sorties d'un atelier clandestin de Seine-Saint-Denis.
L'affaire ne va pas améliorer les relations entre taxis et VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur). Les premiers ne cessent de dénoncer la concurrence déloyale des seconds, et le profil inquiétant de certains de leurs chauffeurs.
Début février, les policiers de la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) ont démantelé un réseau de trafiquants de fausses attestations pour VTC dans le cadre d'une commission rogatoire d'une juge d'instruction du tribunal de grande instance (TGI) de Bobigny (Seine-Saint-Denis).
Une fraude documentaire de grande ampleur réalisée en bande organisée essentiellement au profit de ressortissants d'Afrique du Nord. Selon nos informations, près de 1 000 conducteurs VTC, pour la plupart des étrangers en situation irrégulière, auraient bénéficié de fausses cartes professionnelles. De faux documents qui de surcroît permettaient à ces chauffeurs de rester en France illégalement.
La fraude était indétectable lors des contrôles effectués par les Boers, le surnom de la police des taxis. Contrairement aux taxis, qui sont détenteurs d'une carte professionnelle avec un numéro unique, les VTC possèdent un simple macaron a priori facilement falsifiable. « L'Etat n'a aucun moyen technique pour contrôler les VTC. Cette affaire ne me surprend pas, et ce n'est qu'un début », s'insurge Sylla Ibrahima, le président de l'association Taxi de France, l'un des principaux leadeurs de la grève des taxis. En juin 2016, le mouvement de contestation contre les VTC avait donné lieu à d'importants blocages et à des incidents violents dans toute la France.