« J'ai peur d'avoir été contaminé pour une course à 2,50 € » raconte Victor depuis son lit d'hôpital. Dimanche soir ce coursier chez Deliveroo à Bordeaux, lâche son vélo en rentrant de sa dernière livraison. Il n'y arrive plus. « J'étais vraiment mal depuis samedi,. J'ai tenu une journée. Et j'ai appelé le Samu. On m'a dit de rester chez moi. Mais mon état empirait ».
Le jeune livreur se fait arrêter par son médecin. Il pense avoir le Covid-19. Mais impossible de le savoir sans dépistage.
Lundi soir, Victor a dû mal à reprendre son souffle. La toux est trop forte. Il décide de se rendre seul à l'hôpital le plus proche, sur son scooter. Une fois arrivé devant l'accueil de la polyclinique de Bordeaux, il s'écroule.
« Les infirmiers m'ont immédiatement pris en charge et placé sous oxygène dans une unité spéciale où ils gardent les personnes en quarantaine », relate-t-il. Testé dans la foulée, Victor attend maintenant d'avoir les résultats.
Pas de protection pour les livreurs Deliveroo
« Depuis le début, Deliveroo nous laisse nous débrouiller seuls. Pas de masques, pas de gants fournis. Il nous propose juste de rembourser à hauteur de 25 € l'achat de matériel de protection. Seulement pour trouver des masques ou du gel hydroalcoolique, c'est mission impossible », tempête le jeune homme.
Si la plateforme de livraison a mis en place depuis peu un système de « livraison sans contact » entre les coursiers et les clients, « la mesure ne suffit pas », estime Victor. « On prend des sacs chez des restaurateurs qui ne portent pas toujours de gants. Nous, si on a la chance d'en avoir, ils finissent troués en fin de journée. Du coup, on touche des sacs possiblement contaminés et on peut même transporter le covid-19 chez les personnes qu'on livre ».

VIDÉO. Coronavirus : «J’ai peur d’avoir été contaminé pour une course Deliveroo à 2,50 €»
Coursier à vélo depuis trois ans pour la plateforme de livraisons de repas à domicile Deliveroo, Victor, 27 ans, tombé malade ce week-end, a

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