- 14 Décembre 2016
- 6 420
- 6 711
- Localité
- Paris
- Véhicule
- Toyota Prius 4
Le numéro un des VTC a introduit des changements afin de se prémunir d'une des conditions de la requalification : exercer un contrôle sur les chauffeurs. Dans toute la Californie, ils peuvent désormais décliner une course en fonction de la destination, et dans trois villes, fixer leurs propres prix.

Voilà des années que les chauffeurs Uber réclament de pouvoir fixer leurs propres prix et de connaître à l'avance la destination du passager avant d'accepter une course. Le numéro un des véhicules de transport avec chauffeurs (VTC) avait toujours refusé. Mais depuis le début de l'année, l'entreprise teste ces changements dans certaines villes californiennes.
Uber a cédé non pas pour faire plaisir aux conducteurs, mais pour tenter d'échapper à une nouvelle loi entrée en vigueur début janvier en Californie . Surnommée AB5, celle-ci réduit considérablement les cas de figure où un travailleur peut être embauché en tant qu'indépendant. L'entreprise de San Francisco estime qu'elle pourrait entraîner une hausse de ses coûts de 20 % à 40 %, l'empêchant d'atteindre la rentabilité à la fin de l'année , alors que les investisseurs à Wall Street s'impatientent.
La loi permet de recourir à un travailleur indépendant dans des conditions très précises : s'il est libre du contrôle de l'entreprise, effectue des tâches « en dehors du cours normal de son activité » et est établi à son compte avec différents clients.
C'est pour montrer qu'elle n'exerce pas de contrôle sur ses chauffeurs et ainsi satisfaire la première condition qu'Uber a effectué plusieurs modifications. Ses 150.000 chauffeurs californiens peuvent désormais tous voir la destination et le paiement estimé avant d'accepter la course (en France, la Loi Mobilités adoptée l'an dernier a également ajouté cette possibilité). Si les chauffeurs la déclinent, leur score n'est plus dégradé dans la majorité des cas. Uber a également clarifié le niveau de commission qu'elle prenait sur les montants des courses.
Flexibilité sur les prix
Dans trois villes du Golden State - Sacramento, Palm Springs et Santa Barbara -, la plateforme donne davantage de contrôle aux chauffeurs sur les prix. Quand ils se rendent à l'aéroport, ils peuvent augmenter le tarif fixé par Uber jusqu'à un multiple de 5, mais aussi descendre jusqu'à un dixième.
« Les chauffeurs réagissent assez bien à la hausse d'informations qu'ils reçoivent », a déclaré Dara Khosrowshahi, le PDG d'Uber, lors de la présentation des résultats du quatrième trimestre jeudi, estimant que « le résultat net était probablement positif » pour eux. En réalité, l'expérience sur les prix crée beaucoup de mécontentement. Car quand un chauffeur fixe un prix plus élevé, il peut attendre très longtemps une course… Uber donnant toujours la priorité aux tarifs les plus faibles.
L'expérience est également « négative » pour les clients, a reconnu le patron du groupe. « Le niveau de service pour les passagers s'est un peu dégradé concernant la prédictibilité d'une course. La combinaison de ces facteurs aboutit à des prix qui ont davantage augmenté en Californie que dans le reste du pays », a-t-il indiqué. Et le risque est grand de perdre des parts de marché face à son rival Lyft, qui a, lui, décidé de n'introduire aucun changement, offrant ainsi des prix un peu plus modérés et moins d'annulations.
Poursuite en justice
Ces modifications montrent en tout cas la fébrilité d'Uber, alors que l'entreprise prétendait depuis l'adoption de la loi en septembre qu'elle ne s'appliquait pas à ces conducteurs. L'entreprise tente aussi de faire invalider la loi. Deux jours avant son entrée en vigueur début janvier, elle a poursuivi l'Etat de Californie en justice , en arguant qu'à cause des exemptions prévues pour d'autres professions (pêcheur, représentant de commerce…), le texte discriminait les entreprises de l'économie à la demande.
Les poursuites prenant du temps, le VTC et son concurrent dans la livraison de nourritures Postmates ont réclamé vendredi à une cour fédérale de Los Angeles une injonction préliminaire permettant de bloquer la loi. La magistrate a répondu qu'ils auraient « une marche très élevée à franchir pour convaincre que la loi ciblait irrationnellement les applications Web au motif que de nombreux travailleurs dans d'autres industries en étaient dispensés ».
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Voilà des années que les chauffeurs Uber réclament de pouvoir fixer leurs propres prix et de connaître à l'avance la destination du passager avant d'accepter une course. Le numéro un des véhicules de transport avec chauffeurs (VTC) avait toujours refusé. Mais depuis le début de l'année, l'entreprise teste ces changements dans certaines villes californiennes.
Uber a cédé non pas pour faire plaisir aux conducteurs, mais pour tenter d'échapper à une nouvelle loi entrée en vigueur début janvier en Californie . Surnommée AB5, celle-ci réduit considérablement les cas de figure où un travailleur peut être embauché en tant qu'indépendant. L'entreprise de San Francisco estime qu'elle pourrait entraîner une hausse de ses coûts de 20 % à 40 %, l'empêchant d'atteindre la rentabilité à la fin de l'année , alors que les investisseurs à Wall Street s'impatientent.
La loi permet de recourir à un travailleur indépendant dans des conditions très précises : s'il est libre du contrôle de l'entreprise, effectue des tâches « en dehors du cours normal de son activité » et est établi à son compte avec différents clients.
C'est pour montrer qu'elle n'exerce pas de contrôle sur ses chauffeurs et ainsi satisfaire la première condition qu'Uber a effectué plusieurs modifications. Ses 150.000 chauffeurs californiens peuvent désormais tous voir la destination et le paiement estimé avant d'accepter la course (en France, la Loi Mobilités adoptée l'an dernier a également ajouté cette possibilité). Si les chauffeurs la déclinent, leur score n'est plus dégradé dans la majorité des cas. Uber a également clarifié le niveau de commission qu'elle prenait sur les montants des courses.
Flexibilité sur les prix
Dans trois villes du Golden State - Sacramento, Palm Springs et Santa Barbara -, la plateforme donne davantage de contrôle aux chauffeurs sur les prix. Quand ils se rendent à l'aéroport, ils peuvent augmenter le tarif fixé par Uber jusqu'à un multiple de 5, mais aussi descendre jusqu'à un dixième.
« Les chauffeurs réagissent assez bien à la hausse d'informations qu'ils reçoivent », a déclaré Dara Khosrowshahi, le PDG d'Uber, lors de la présentation des résultats du quatrième trimestre jeudi, estimant que « le résultat net était probablement positif » pour eux. En réalité, l'expérience sur les prix crée beaucoup de mécontentement. Car quand un chauffeur fixe un prix plus élevé, il peut attendre très longtemps une course… Uber donnant toujours la priorité aux tarifs les plus faibles.
L'expérience est également « négative » pour les clients, a reconnu le patron du groupe. « Le niveau de service pour les passagers s'est un peu dégradé concernant la prédictibilité d'une course. La combinaison de ces facteurs aboutit à des prix qui ont davantage augmenté en Californie que dans le reste du pays », a-t-il indiqué. Et le risque est grand de perdre des parts de marché face à son rival Lyft, qui a, lui, décidé de n'introduire aucun changement, offrant ainsi des prix un peu plus modérés et moins d'annulations.
Poursuite en justice
Ces modifications montrent en tout cas la fébrilité d'Uber, alors que l'entreprise prétendait depuis l'adoption de la loi en septembre qu'elle ne s'appliquait pas à ces conducteurs. L'entreprise tente aussi de faire invalider la loi. Deux jours avant son entrée en vigueur début janvier, elle a poursuivi l'Etat de Californie en justice , en arguant qu'à cause des exemptions prévues pour d'autres professions (pêcheur, représentant de commerce…), le texte discriminait les entreprises de l'économie à la demande.
Les poursuites prenant du temps, le VTC et son concurrent dans la livraison de nourritures Postmates ont réclamé vendredi à une cour fédérale de Los Angeles une injonction préliminaire permettant de bloquer la loi. La magistrate a répondu qu'ils auraient « une marche très élevée à franchir pour convaincre que la loi ciblait irrationnellement les applications Web au motif que de nombreux travailleurs dans d'autres industries en étaient dispensés ».
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