- 14 Décembre 2016
- 6 411
- 6 703
- Localité
- Paris
- Véhicule
- Toyota Prius 4
Les aéroports américains, dont les revenus reposent plus que les autres sur les recettes issues des parkings et de la location de voitures, cherchent comment s'adapter au recul de ces services.
Pour aller prendre un avion, les habitants de la baie de San Francisco préfèrent désormais utiliser Uber ou Lyft que de prendre un taxi, les transports publics ou conduire leur voiture. Alors que les voyages en VTC représentaient 19 % de l'ensemble des trajets vers et depuis l'aéroport SFO en octobre 2014, ce chiffre est monté à 71 % trois ans plus tard . Et SFO n'est pas le seul aéroport à connaître cet afflux : Lyft dessert 325 plates-formes aux Etats-Unis et Uber 144.
Le succès de ce nouveau mode de transport est tel qu'il menace le modèle économique des aéroports américains. Depuis plusieurs décennies, ils ont en effet diversifié leurs revenus pour être moins dépendants des redevances liées aux mouvements des avions et à l'accueil des passagers. La part des revenus issus d'activités non aéronautiques est ainsi passée de 30 % du total dans les années 1990, à 40 % aujourd'hui, selon le dernier rapport du Conseil international des aéroports.
Chute du nombre de clients des parkings
Or aux Etats-Unis plus qu'ailleurs, ces revenus annexes reposent sur les sommes versées par les parcs de stationnement et les services de location de voitures. En 2016, les premiers représentaient 42 % des 9,6 milliards de revenus annexes des aéroports américains, et les deuxièmes 18 %, selon la Federal Aviation Administration - des proportions bien plus importantes qu'en Europe, où ils représentent respectivement 20 % et 3 % de ces revenus.
Dans une étude sponsorisée par la Federal Aviation Administration publiée cet été , deux chercheurs tirent la sonnette d'alarme : « Les VTC ont des répercussions négatives sur les taxis et les vans partagés, les parkings publics et les revenus issus de la location de voitures. A mesure que leur popularité et que les volumes d'utilisation augmentent, nous prévoyons que ces effets s'accentuent », écrivent-ils.
Les réponses des 72 aéroports interrogés montrent que les transactions liées à la location de voitures ont baissé entre 4 % et 13 %,
andis que l'utilisation de voitures individuelles a, elle, reculé entre 10 % et 20 %, conduisant à une chute du nombre de clients des parkings de 5 % à 10 %. Et l'arrivée des voitures autonomes va accélérer la désertification de ces espaces, prévient Henry Harteveldt, analyste chez Atmosphere Research.
Accords peu rémunérateurs avec les VTC
Pour le moment, les revenus issus des VTC permettent rarement de compenser ces pertes. La Metropolitan Washington Airport Authority gagne par exemple 8 dollars avec un passager utilisant un VTC, contre 25 dollars quand un voyageur se gare dans un parking pour 24 heures. De plus, seule une centaine d'aéroports américains ont passé des partenariats avec les Uber et autres Lyft pour prélever des commissions sur leurs revenus. Et les sommes générées restent très
modestes. Parmi les 31 aéroports interrogés ayant passé un accord avec les VTC, seulement deux en tirent des sommes suffisantes pour compenser une réduction de 10 % des revenus des parcs de stationnement, indique l'étude.
Gonfler les revenus issus des commerces
L'augmentation du trafic - de 4,1 % en Amérique du Nord en 2016 - limite l'impact de ce phénomène. Les revenus annexes des aéroports continuent ainsi d'augmenter globalement... mais pas s'ils sont rapportés au nombre de passagers. Pour se préparer à la suite, les aéroports s'affairent désormais à gonfler les revenus issus des commerces, en s'inspirant des aéroports du Moyen-Orient, où 55 % des revenus non aéronautiques en proviennent.
Anaïs Moutot
En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/industrie-s...ts-americains-2146700.php#LwyatORSPCdMbZWs.99
Pour aller prendre un avion, les habitants de la baie de San Francisco préfèrent désormais utiliser Uber ou Lyft que de prendre un taxi, les transports publics ou conduire leur voiture. Alors que les voyages en VTC représentaient 19 % de l'ensemble des trajets vers et depuis l'aéroport SFO en octobre 2014, ce chiffre est monté à 71 % trois ans plus tard . Et SFO n'est pas le seul aéroport à connaître cet afflux : Lyft dessert 325 plates-formes aux Etats-Unis et Uber 144.

Le succès de ce nouveau mode de transport est tel qu'il menace le modèle économique des aéroports américains. Depuis plusieurs décennies, ils ont en effet diversifié leurs revenus pour être moins dépendants des redevances liées aux mouvements des avions et à l'accueil des passagers. La part des revenus issus d'activités non aéronautiques est ainsi passée de 30 % du total dans les années 1990, à 40 % aujourd'hui, selon le dernier rapport du Conseil international des aéroports.
Chute du nombre de clients des parkings
Or aux Etats-Unis plus qu'ailleurs, ces revenus annexes reposent sur les sommes versées par les parcs de stationnement et les services de location de voitures. En 2016, les premiers représentaient 42 % des 9,6 milliards de revenus annexes des aéroports américains, et les deuxièmes 18 %, selon la Federal Aviation Administration - des proportions bien plus importantes qu'en Europe, où ils représentent respectivement 20 % et 3 % de ces revenus.
Dans une étude sponsorisée par la Federal Aviation Administration publiée cet été , deux chercheurs tirent la sonnette d'alarme : « Les VTC ont des répercussions négatives sur les taxis et les vans partagés, les parkings publics et les revenus issus de la location de voitures. A mesure que leur popularité et que les volumes d'utilisation augmentent, nous prévoyons que ces effets s'accentuent », écrivent-ils.
Les réponses des 72 aéroports interrogés montrent que les transactions liées à la location de voitures ont baissé entre 4 % et 13 %,
andis que l'utilisation de voitures individuelles a, elle, reculé entre 10 % et 20 %, conduisant à une chute du nombre de clients des parkings de 5 % à 10 %. Et l'arrivée des voitures autonomes va accélérer la désertification de ces espaces, prévient Henry Harteveldt, analyste chez Atmosphere Research.
Accords peu rémunérateurs avec les VTC
Pour le moment, les revenus issus des VTC permettent rarement de compenser ces pertes. La Metropolitan Washington Airport Authority gagne par exemple 8 dollars avec un passager utilisant un VTC, contre 25 dollars quand un voyageur se gare dans un parking pour 24 heures. De plus, seule une centaine d'aéroports américains ont passé des partenariats avec les Uber et autres Lyft pour prélever des commissions sur leurs revenus. Et les sommes générées restent très
modestes. Parmi les 31 aéroports interrogés ayant passé un accord avec les VTC, seulement deux en tirent des sommes suffisantes pour compenser une réduction de 10 % des revenus des parcs de stationnement, indique l'étude.
Gonfler les revenus issus des commerces
L'augmentation du trafic - de 4,1 % en Amérique du Nord en 2016 - limite l'impact de ce phénomène. Les revenus annexes des aéroports continuent ainsi d'augmenter globalement... mais pas s'ils sont rapportés au nombre de passagers. Pour se préparer à la suite, les aéroports s'affairent désormais à gonfler les revenus issus des commerces, en s'inspirant des aéroports du Moyen-Orient, où 55 % des revenus non aéronautiques en proviennent.
Anaïs Moutot
En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/industrie-s...ts-americains-2146700.php#LwyatORSPCdMbZWs.99
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