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Info Union VTC de Beauvais : À l’aéroport, les chauffeurs VTC en colère contre leurs plateformes


Info Union VTC de Beauvais : À l’aéroport, les chauffeurs VTC en colère contre leurs plateformes


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La passion du VTC
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MODO
VTC
14 Décembre 2016
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Localité
Paris
Véhicule
Toyota Prius 4
Beauvais. À l’aéroport, les chauffeurs VTC en colère contre leurs plateformes

Les chauffeurs VTC de Beauvais, pour lutter contre la baisse du prix de la prestation par Uber et Bolt, ont fait en sorte qu'aucun VTC ne prenne de client depuis l'aéroport ce lundi matin.

Les chauffeurs VTC de Beauvais s’assuraient qu’aucun chauffeur travaillant pour Bolt ou Uber ne prenne de passagers au départ de l’aéroport de Beauvais.
Équipés de gilets jaunes pour être visibles, les chauffeurs VTC de Beauvais ont mené une action à l’aéroport de Tillé ce lundi matin, 1er décembre. Ils reprochent aux plateformes, comme Uber et Bolt, de casser le prix du kilomètre dans leur course effrénée à la rentabilité. Alors que le tarif payé par les usagers, lui, ne bouge pas. Résultat, ce sont les chauffeurs qui en paient le prix et qui perdent leurs revenus.


«Les plateformes estiment que, puisqu’on est salarié, on n’a pas le droit à cette règle d’être payé au moins un euro du kilomètre», explique Aziz, un représentant du syndicat Union VTC de Beauvais qui s’est créé au mois d’octobre. «De Beauvais pour aller à Charles-de-Gaulle, normalement on est payé 75 €. Là on touche 50 €. C’est une perte de 30 % par chauffeur, dit-il. Nous, on ne peut pas accepter cette baisse de prix. Nous, les Beauvaisiens, on ne maraude pas à l’aéroport. Nos bases sont situées à moins de deux kilomètres et on paye un parking professionnel à l’année.»

Lutter contre la maraude des VTC parisiens
Il explique que ce sont les VTC parisiens qui, lorsqu’ils déposent des clients, s’arrangent pour en attendre d’autres avant de repartir. Une pratique appelée «maraude électronique», normalement réservée aux taxis et pas autorisée pour les VTC. C’est le sens de leur action ce lundi matin. Les chauffeurs ont vérifié que leurs confrères et consœurs qui déposaient des clients à l’aéroport repartent à vide. «Personne ne charge depuis l’aéroport aujourd’hui», disent-ils. Une manière de boycotter les applications, pour créer un manque à gagner et les faire réagir.

Car, dans cette histoire, ce sont les applications Uber et Bolt qui sont visées. Les chauffeurs sont indépendants. Ils agissent comme des prestataires de ces plateformes en ligne. Ils paient donc des charges comme toute entreprise et une somme annuelle pour avoir le droit d’utiliser un parking de l’aéroport, plutôt que de squatter le dépose minute. Alors, lorsque l’application baisse le prix de la prestation, ils sont en première ligne.

«On est des dommages collatéraux»
«Ça fait des années que les prix baissent entre Uber et Bolt. Nous, on est des dommages collatéraux», réagissent plusieurs chauffeurs rencontrés ce lundi matin. Une baisse qui n’a pas sauté aux yeux des clients. Et c’est normal. Aziz raconte qu’il a comparé sur une course de près de 120 kilomètres : «Moi j’ai sonné pour 105 € au lieu de 150, habituellement. J’ai demandé au client, lui il payait toujours 200 €

Même si le dialogue avec les applications est compliqué, les chauffeurs beauvaisiens ne perdent pas espoirs. Ils expliquent que leurs homologues de Lyon et Lille ont déjà réussi à influer sur cette marge grâce à leur mobilisation. C’est déjà la deuxième action de ce jeune syndicat. Après avoir négocié le prix du stationnement professionnel à l’aéroport, il veut maintenant une rémunération plus juste pour ses chauffeurs. La prochaine étape ? Solliciter les élus locaux pour être soutenu dans leur lutte face aux marges exubérantes des applications.

 



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