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Le 4 janvier 2021 à 17h38
Ces voyageurs-là ont bien mal commencé l'année… Le 1 er janvier dans l'après-midi, deux touristes venus de Hong Kong, en voyage d'affaires en France, ont dû payer leur course de taxi entre l'aéroport de Roissy et le Xe arrondissement de Paris au prix astronomique de… 230 euros.
C'est plus de quatre fois le
forfait normalement en vigueur (53 euros)! Une escroquerie manifeste dévoilée par l'association les Nouveaux taxis parisiens (LNTP), qui a été contactée par la victime ce week-end.
« Plus jamais de taxis à Paris. Nous avons été facturés 230 euros de l'aéroport Charles-de-Gaulle au Xe arrondissement, le 1er janvier vers 17 heures. Etes vous fou ? Comment faire confiance aux taxis désormais ? » s'indigne l'un des touristes malchanceux.
«Il a fourni un faux document, un reçu complètement bidonné» L'association LNTP en convient : ce chauffeur est « un escroc » qui « porte ouvertement atteinte à toute une profession, qui à 99,9 % n'aurait pas facturé cette somme », indique Jean Barreira, le président de LNTP.
L'association, créée en 2014 « pour redorer l'image de la profession », entend se joindre à toute action judiciaire contre le chauffeur indélicat. « En plus, il a fourni un faux document, un reçu complètement bidonné », se désole Jean Barreira.
Autre circonstance aggravante pour cette association : d'après les photos transmises par la victime, le chauffeur escroc a bien un « lumineux » sur le toit et une plaque de stationnement. Ce qui veut dire, si ces éléments ne sont pas faux, qu'il s'agit bien d'un chauffeur de taxi, et non d'un chauffeur clandestin sans autorisation.
Un taxi habilité, donc, mais déjà connu semble-t-il de collègues à Roissy pour ses manquements aux règles. En examinant sa plaque, des chauffeurs l'ont identifié. « Il a déjà racolé », indique Jean Barreira.
Autrement dit, emmené des clients sans faire le parcours habituel obligatoire des chauffeurs à l'aéroport, via la base arrière taxis de Roissy. Reste à savoir si le chauffeur pourra être poursuivi pour cet abus, comme cela avait été le cas lorsqu'un faux VTC avait
facturé un Roissy-Paris à 247 euros, en novembre 2018.
Filmé par les victimes thaïlandaises, le chauffeur escroc, qui n'avait rien d'un taxi, avait alors été identifié, retrouvé puis jugé et condamné à huit mois de prison ferme. Dans la foulée, l'Etat et Aéroports de Paris (ADP), échaudés par ce « bad buzz », avait
renforcé les contrôles, grâce à des « gilets bleus » déployés en accord avec les fédérations de taxis.
«On avait peur de représailles», témoigne la victime Pas sûr que l'issue soit la même car, cette fois-ci, les victimes n'ont pas encore déposé plainte, et sont depuis reparties à Hong Kong. Contacté sur Facebook, Max
(le prénom a été modifié), l'un des deux touristes, s'en explique.
Pour la fin de ce voyage d'affaires en France, commencé le 12 décembre avec son collègue, ils doivent passer un test PCR avant de reprendre l'avion du retour, le 3 janvier.
Tous deux débarquent alors en catastrophe le 1er janvier à Roissy, au terminal 2E, seul endroit où des tests semblent possibles en ce jour férié. Ils ne parviendront finalement qu'à avoir un rendez-vous pour le lendemain, et repartent donc à leur hôtel parisien.
C'est dans cette quête du taxi retour qu'ils tomberont sur leur chauffeur. « Il nous a dit que la porte 8 était fermée, et nous a demandé d'aller porte 16. Il nous a retrouvés là-bas et nous a dit être chauffeur de taxi. » A ce moment-là, on était très contents et on lui faisait confiance, raconte Max.
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A l'arrivée à Paris, effrayé par ce chauffeur insistant qui réclame ces 230 euros, Max indique ne pas avoir osé contacter la police, d'autant que le taxi « avait l'adresse de notre hôtel et on avait peur de représailles, on ne connaissait pas le passé de ce chauffeur ».
Il en garde un goût amer. « Dans mon souvenir, les Français étaient sympas. Au final, cela a été une immense désillusion », conclut-il.